Financer son Prêt
Le prêt à taux zéro (PTZ) pour l’achat d’un logement
Afin d’augmenter la proportion de ménages propriétaires de leur résidence principale, l’État renforce sa politique en faveur de l’accession à la propriété. Ainsi, depuis le 1er janvier 2016, les primo-accédants bénéficient d’un prêt à taux 0 % (PTZ) plus avantageux qui s’ouvre aussi aux logements anciens. Panorama d’un crédit gratuit qui peut atteindre 138.000 euros !
Inchangé dans son architecture générale, le prêt à taux 0 % a toutefois été amélioré en 2016 pour plus d’efficacité.
Ainsi :
– depuis le 1er janvier 2016, le PTZ bénéficie à plus de ménages (les plafonds de ressources ont été relevés), le montant octroyé augmente (la quotité financé est 40 % contre de 18 à 26 % en 2015) et les conditions de remboursement sont améliorées (tous les emprunteurs bénéficient d’un différé de remboursement) ;
– depuis le 1er janvier 2016, le PTZ permet de nouveau l’acquisition d’un logement ancien, sous conditions de travaux, partout en France (seules les zones rurales étaient concernées en 2015).
Les caractéristiques du prêt à taux zéro dans le neuf et l’ancien
Depuis le 1er janvier 2016, le PTZ reprend à l’identique l’architecture du prêt telle qu’elle existait précédemment : il s’agit toujours d’un prêt sans intérêts réservé aux primo-accédants, c’est-à-dire à ceux qui acquièrent leur première résidence principale. Le prêt à taux 0 % se veut :
– simple : l’aide est versée dès l’acquisition et son montant peut être aisément déterminée par avance ;
– puissant : les montants octroyés sont importants (jusqu’à 138.000 € !) ;
– social : il est accordé sous des conditions de ressources et l’emprunteur bénéficie d’un différé total de remboursement ;
– familial : la composition du foyer est prise en compte pour déterminer la durée du différé et du remboursement ;
– en phase avec le marché : les montants obtenus sont plus importants dans les zones « tendues », c’est-à-dire là où les prix sont élevés et les besoins de logements criants.
– écologique : dans le neuf, le PTZ demeure réservé à la construction, l’achat neuf ou sur plans d’un logement qui respecte les normes énergétiques en vigueur (RT 2012 et label « BBC ») et dans l’ancien, des travaux d’amélioration importants sont obligatoires (économies d’énergie par exemple). Le prêt à taux 0 % comporte donc « une reconnaissance de la valeur verte du logement ».
Les personnes éligibles au prêt à taux zéro dans le neuf et l’ancien
Le PTZ est accordé aux particuliers primo-accédants sous conditions de ressources
Le prêt à taux zéro est réservé aux primo-accédants, sauf exceptions
Le PTZ est ouvert aux personnes physiques (les particuliers). Les personnes morales (une société civile immobilière par exemple) ne peuvent donc pas y prétendre. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été propriétaire de votre résidence principale au cours des deux dernières années précédant votre demande de prêt. Ce qui signifie qu’à quelques exceptions près (invalidité grave, catastrophe naturelle ou technologique ayant conduit à rendre inhabitable de manière définitive la résidence principale précédente), cette aide s’adresse à ceux qui achètent pour la première fois, les « primo-accédants ».
Le prêt à taux zéro est accordé sous conditions de ressources
L’octroi du PTZ est soumis au respect par l’emprunteur de plafonds de ressources. Celles-ci sont fixées de manière à ce que seuls les ménages aux ressources modestes et intermédiaires (les classes moyennes) puissent en bénéficier (soit jusqu’à environ 3.300 € de revenu mensuel pour un célibataire et jusqu’à environ 6.600 € de revenu mensuel pour un couple avec deux enfants en zone A) ; seules les personnes aux revenus supérieurs sont finalement exclues du prêt à taux 0 %. En conséquence, vous pouvez le plus souvent prétendre au prêt à taux zéro dès lors qu’il s’agit d’acheter ou de faire construire votre résidence principale en accession à la première propriété. En 2016, les plafonds de ressources sont les suivants :
Plafonds de ressources pour obtenir un PTZ en 2016
| Nombre d’occupants | Zone A Bis | Zone A | Zone B1 | Zone B2 |
|---|---|---|---|---|
| 1 personne | 37 000 € | 30 000 € | 27 000 € | 24 000 € |
| 2 personnes | 51 800 € | 42 000 € | 37 800 € | 33 600 € |
| 3 personnes | 62 900 € | 51 000 € | 45 900 € | 40 800 € |
| 4 personnes | 74 000 € | 60 000 € | 54 000 € | 48 000 € |
| 5 personnes | 85 100 € | 69 000 € | 62 100 € | 55 200 € |
| 6 personnes | 96 200 € | 78 000 € | 70 200 € | 62 400 € |
| 7 personnes | 107 300 € | 87 000 € | 78 300 € | 69 600 € |
| 8 personnes et plus | 118 400 € | 96 000 € | 86 400€ | 76 800 € |
Les ressources sont la somme des revenus fiscaux de référence des personnes destinées à occuper à titre de résidence principale le logement au titre de l’avant-dernière année précédant celle de l’émission de l’offre de prêt (ressources 2014 pour une offre de prêt émise en 2016). Les montants varient selon la zone géographique et le nombre de personnes.
Attention : le neuvième du coût total de l’opération ne doit pas dépasser le montant fixé dans le tableau ci-dessus. En effet, si le coût total de l’opération divisé par neuf dépasse le revenu fiscal de référence correspondant à votre situation dans ce tableau, vous ne pouvez pas prétendre au prêt à taux zéro. Ce ratio permet de mettre en évidence une augmentation substantielle des moyens de l’emprunteur entre l’année N-2 et celle de la demande de prêt qui ne justifie pas le recours au PTZ.
En résumé, les ressources à prendre en compte s’entendent du plus élevé des deux montants suivants :
– la somme des revenus fiscaux de référence des personnes destinées à occuper le logement ;
– le coût total de l’opération divisé par neuf.
Ensuite, les ressources ainsi définies ne doivent pas dépasser les montants tels que prévus dans le tableau.
Un couple sans enfant dont les ressources sont de 50.000 € peut bénéficier du prêt à taux 0 % pour un logement neuf de 450.000 € en zone A. En effet, 450.000 / 9 = 50.000 €, soit moins que le plafond de ressources de 50.400 €. En revanche, en achetant un logement neuf de 455.000 €, ils ne peuvent y prétendre (455.000/9 = 50.555, ce qui est supérieur au montant plafond de 50.400 €) et ce, même si leur revenus de l’année N-2 (50.000 €) sont inférieurs au plafond.
Enfin, les revenus du ménage sont également pris en compte pour calculer la durée de remboursement du prêt et pour déterminer si l’emprunteur bénéficie ou non d’un différé de remboursement.
On distingue quatre zones géographiques (A, B1, B2 et C) en fonction du caractère plus ou moins tendu du marché et du niveau plus ou moins élevé des prix.Pour connaitre la zone dans laquelle vous aller acquérir, il vous suffit de consulter le zonage complet fixé par l’arrêté du 30 septembre 2014.
Les logements éligibles au prêt à taux zéro dans le neuf et l’ancien
Le PTZ est réservé à l’acquisition d’une résidence principale, dans le neuf ou dans l’ancien avec travaux neuve ou, sauf exceptions.
Le prêt à taux zéro finance l’achat d’un logement neuf et, sous conditions, d’un logement ancien
Dans le neuf, le PTZ finance :
– la construction d’un logement (achats sur plans, contrat de construction de maison individuelle, etc.), accompagnée, le cas échéant, de l’acquisition du terrain destiné à la construction de ce logement ;
– l’acquisition d’un logement neuf achevé en vue de sa première occupation ;
– l’aménagement à usage de logement de locaux non destinés à l’habitation ;
– l’acquisition d’un logement en vue de sa première occupation après la réalisation de travaux concourant à la production ou à la livraison d’un immeuble neuf (hypothèse d’une réhabilitation lourde).
Dans l’ancien, le PTZ finance l’achat d’un logement existant, sous la condition de réaliser d’importants travaux de rénovation. Pour plus de détails, vous pouvez consulter notre article sur le prêt à taux zéro dans l’ancien.
Le prêt à taux zéro est réservé à l’achat d’une résidence principale
Le PTZ ne peut financer, en principe, que l’acquisition de votre résidence principale, c’est-à-dire le logement que vous occupez au moins huit mois par an et qui constitue le centre de vos intérêts personnels, professionnels et familiaux. Le logement doit être effectivement occupé à titre de résidence principale dans le délai maximum d’un an suivant soit la déclaration d’achèvement des travaux, soit l’acquisition du logement si celle-ci est postérieure.
La mise en location n’est que rarement possible dans le cadre du prêt à taux zéro
Au cours des six années suivant la date de versement du prêt, le logement financé par le PTZ doit être utilisé à usage de résidence principale ; il ne peut en principe être mis en location. Toutefois, par exception, le logement peut être loué mais uniquement si la location est motivée par la survenance de l’une des situations suivantes :
– une occupation prochaine au moment de la retraite ;
– une mobilité professionnelle entraînant un trajet d’au moins 50 kilomètres ou un temps de trajet aller d’au moins 1H30 ;
– une situation de chômage de plus d’un an ;
– une invalidité grave ;
– le décès, le divorce ou la rupture d’un Pacs.
Par ailleurs, quelle que soit l’hypothèse, la location doit être d’une durée maximale de six ans et le loyer ainsi que les ressources du locataire sont plafonnés (plafonds applicables pour la location d’un logement locatif social).
Afin de « favoriser la mobilité géographique des accédants à la propriété » et ainsi « fluidifier le marché de l’emploi », la loi de finances pour 2016 a limité la durée de l’obligation d’occupation du logement en tant que résidence principale à six ans (contre jusqu’à la fin du remboursement du PTZ, soit potentiellement durant 25 ans). Dorénavant, les ménages auront donc la possibilité de mettre leur logement en location libre une fois achevé le délai de 6 ans. Cette possibilité concerne les prêts distribués depuis le 1er janvier 2016 mais aussi ceux versés depuis le 1er janvier 2011, mais uniquement après accord de la banque.
Combien emprunter avec le prêt à taux zéro ?
Dans le neuf comme dans l’ancien, le montant du PTZ, qui peut en 2016 atteindre 138.000 €, varie en fonction :
– du nombre de personnes destinées à occuper le logement. Le statut marital n’a aucune incidence ; seul le nombre de personnes appelées à vivre dans la maison est pris en compte. En outre, aux yeux de la réglementation, un enfant à naître est considéré comme faisant déjà partie du ménage, ce qui permet aux particuliers qui se trouvent dans cette situation d’emprunter davantage.
– de la localisation du logement. Dans les zones « tendues » (1), c’est-à-dire celles ou les prix sont élevés car il y existe un déséquilibre entre l’offre et la demande, les montants octroyés sont plus importants.
– (1)Le zonage complet déterminant le montant du PTZ est fixé par l’arrêté du 30 septembre 2014.
En pratique, le montant du prêt est égal à une quotité (un pourcentage) du coût total réel de l’opération (prix d’achat ou coût de la construction et, le cas échéant, de l’acquisition du terrain) retenu dans la limite d’un plafond. En zone A, la plus chère, le montant du PTZ peut atteindre :
– 138.000 € pour une famille de cinq personnes ;
– 60.000 € pour un célibataire.
Vous pouvez calculer le montant de votre prêt à taux 0 % ainsi que ses modalités de remboursement en utilisant le simulateur mis en place par le ministère en charge du logement ou celui mis en place par l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL).
Comment obtenir le prêt à taux zéro ?
Le PTZ est mis en place par les banques qui ont passé une convention avec l’État ; en pratique la quasi-totalité des banques le distribue et vous pouvez choisir celle de votre choix. Comme pour tout autre prêt immobilier, la banque peut assortir l’octroi du prêt d’une garantie de remboursement (hypothèque par exemple) et peut exiger la souscription d’une assurance décès-invalidité.
Aucuns frais de dossier, frais d’expertise, intérêts ou intérêts intercalaires ne peuvent être perçus sur le PTZ.
Enfin, il ne peut être accordé qu’un seul prêt à taux zéro pour un même achat.
Tout d’abord, faut-il envisager de faire un apport dans le prêt ?
Pas nécessairement. Il est même préférable de faire financer l’intégralité du prix d’acquisition, y compris les frais annexes (frais de notaire, garantie de prêt, etc). En effet, vous pourrez au moment de la déclaration de vos revenus fonciers, déduire de vos loyers l’intégralité des intérêts d’emprunt. Par ailleurs, la base de calcul de la réduction d’impôt en loi Pinel comprend, en plus du prix d’acquisition, les frais de notaire. N’hésitez donc pas à demander à votre banquier ou courtier d’intégrer tous ces frais dans le prêt (environ 5% du prix d’acquisition).
Ensuite, pensez à gérer la période allant de la date d’acceptation de l’offre de prêt à la date d’achèvement du logement.
Pour éviter d’avoir à commencer à rembourser votre prêt pendant la phase de construction, vous pouvez demander un différé d’amortissement partiel (report des intérêts) ou total (report à la fois des intérêts et du capital). Cette opération vous coûtera certes un peu plus au final, mais vous apportera un confort appréciable de gestion, sachant que vous ne pouvez pas matériellement encaisser de loyer jusqu’à la livraison de votre logement.
Préférez un taux fixe !
Vous vous engagez à louer le logement pendant 6 ou 9 ans minimum, alors pas de surprises pendant la période obligatoire de mise en exploitation du logement. Quant à la durée du prêt, elle conditionne directement l’épargne que vous aurez à consacrer mensuellement à votre investissement en loi Pinel. Pour s’y retrouver et choisir la bonne durée, faites une estimation des recettes et dépenses prévisibles liées à votre achat : d’un côté, les loyers perçus ; vous pouvez ou non y ajouter les économies d’impôt que vous allez réaliser (réduction d’impôt en loi Pinel). De l’autre, déduisez les dépenses (gestion, assurances, garantie des loyers…), charges de copropriété, taxe foncière et frais divers que vous allez devoir supporter. Déduisez maintenant le montant de la mensualité d’emprunt et d’assurance calculée sur la valeur d’achat et selon différentes durées d’emprunt (15, 20 ou 25 ans par exemple). Le chiffre négatif total qui apparaît n’est ni plus ni moins que votre contribution mensuelle pour équilibrer l’opération. Plus la durée d’emprunt sera longue, moins votre épargne mensuelle nécessaire sera élevée. En revanche, plus le capital restant dû sera élevé, ce qui limitera votre plus-value en cas de revente… Si nécessaire, faites appel à un conseiller spécialisé qui pourra vous réaliser des simulations et vous aider à prendre une décision.
N’oubliez pas de négocier certains autres points très importants de votre offre de prêt tels que la garantie du prêt (optez pour un cautionnement plutôt qu’une hypothèque, il est moins cher et moins pénalisant en cas de revente), les assurances du prêt (en cas de décès, d’invalidité ou de perte d’autonomie, perte d’emploi…), les frais de dossier bancaires ou les pénalités en cas de remboursement anticipé du capital (ce qui arrivera si vous revendez avant le terme du crédit).
Les prêts d’aides à l’accession sont destinés dans la majeure partie des cas à financer la résidence principale du ménage accédant à la propriété. Certains prêts pourront financer jusqu’à la totalité du prix du bien, tandis que d’autres seront dits complémentaires au financement et ne pourront dépasser une quotité fixée par décret.
Le prêt accession sociale / Prêt PAS
Il est accordé sous conditions de ressources aux emprunteurs pouvant financer la totalité du bien et certains frais annexes. Il permet d’ouvrir les droits aux APL et de bénéficier de frais réduits.
Le prêt conventionné / Prêt PC
Il est octroyé sans condition de revenus, il permet d’ouvrir les droits aux APL et de financer la totalité du logement.
Le prêt à taux zéro plus / PTZ+
Il permet d’aider un ménage primo-accédant à accéder à la propriété. Le PTZ+ est focalisé sur le financement de biens neufs mais il peut également financer des biens anciens dans certains cas. C’est un prêt complémentaire au financement, l’emprunteur peut y prétendre s’il remplit les conditions qui y sont liées.
Les prêts bancaires correspondent aux financements les plus communs, presque tous les organismes financiers sont capables de les distribuer. Ces financements sont attribués pour tout type de projet immobilier, acquisition de la résidence principale, secondaire ou locative.
Le prêt amortissable
Le prêt amortissable est le plus commun en France, la mensualité versée par l’emprunteur amorti une partie du capital emprunté et rembourse les intérêts du crédit immobilier. A la dernière échéance le prêt est totalement remboursé.
Le prêt In Fine
Le prêt in fine est non amortissable, le capital n’est pas remboursé à travers les mensualités. Il concerne les emprunteurs ayant une épargne disponible sur laquelle le financement sera adossé. L’emprunteur remboursera la totalité du capital emprunté à la dernière échéance.
Le prêt relais
Le prêt relais est non amortissable. Il est destiné aux emprunteurs déjà propriétaires d’un bien immobilier qu’ils ont mis ou vont mettre en vente et qui ne sera pas vendu avant l’achat du nouveau logement.



